mercredi 25 février 2009

Les relations entre la Chine et le Tibet en 2008 par Arthur et François G (sec1)


Les révoltes tibétaines ont commencé le 10 mars 2008, jour du 49ème anniversaire du soulèvement tibétain de 1959 lors d’une manifestation pacifique de moines bouddhistes à Lhassa (capitale du Tibet). Ce soulèvement tibétain avait entraîné une rébellion anti-chinoise et anti-communiste contre le parti communiste chinois (qui avait envahit le Tibet en 1951) ainsi que le fuite du 14ème dalaï-lama (Tenzin Gyatzo) en Inde, créant ainsi le « gouvernement tibétain en exil ». Les révoltes Tibétaines de mars 2008 avaient pour but essentiel de réclamer le respect des droits de l'homme: liberté religieuse, retour du Dalai Lama, respect de la langue et de la culture tibétaine, arrêt des transferts massifs de population chinoise… etc.

I- Les évènements de mars

Le 10 mars 2008, 400 moines défilent dans les rues de Lhassa. Ils sont bloqués par un barrage organisé par les forces de l’ordre et s’assoient pour faire un sit-in durant quelques heures. 7 moines sont arrêtés.
Le 11 mars, pour protester contre ces arrestations, plus de 500 moines manifestent de nouveau. La police chinoise les disperse à l’aide de grenades lacrymogène et de coups de matraques.
Le 12 mars, la tension monte d’un cran avec les rumeurs de tentative de suicide de deux moines. Au monastère de « Séra », des moines qui ont débuté une grève de la faim sont battus par des policiers.
Le 14 mars, des violentes émeutes se déroulent à Lhassa, suite au passage à tabac des deux moines. Les tibétains jètent des pierres contre les forces de l’ordre et les magasins chinois. Les marchandises sont déversées dans la rue, les magasins sont incendiés, des chinois innocents sont tués à coups de sabre, de bâton ou de barre de fer. Les émeutiers scandent « Vive le Dalaï Lama » et « Tibet Libre » !
Le 15 mars, Lhassa est envahit par des chars et des véhicules militaires chinois. La ville est placée sous couvre-feu, l’accès pour les touristes et les journalistes est suspendu dans toute la région. Le Dalaï-Lama demande à la Chine de « cesser d’utiliser la force » et aux tibétains de « ne pas recourir à la violence ».
Le 16 mars, les manifestations débordent en dehors de la capitale, plusieurs milliers de moines défilent. Le gouvernement chinois demande aux tibétains de se rendre avant le lendemain soir.
Le 18 mars, les touristes présents dans la ville sont transférés dans des hôtels situés loin du conflit.
Le 19 mars à 22h, 170 personnes se rendent.


II- Les différentes versions des faits

Les deux gouvernements donnent chacun des versions différentes des faits ; ceux-ci sont plus ou moins confirmés par des journalistes occidentaux.

Par exemple, selon les chinois les personnes décédées sont des civils innocents, victimes des émeutiers tandis que les tibétains parlent de tibétains tués par balles par la police ou l’armée chinoise.

(Selon les chinois)
Zhang Yijiong, secrétaire adjoint du comité du PCC révèle que les violences ont grièvement blessé 12 policiers et soldats de la police armée, dont deux se seraient trouvés dans un état critique.
Le président Chinois du gouvernement de la Région autonome du Tibet, déclare la mort de 13 civils innocents brûlés ou poignardés, et cite deux cas de violence : un civil a été aspergé d'essence par des émeutiers et brûlé vif, dans le second cas, les émeutiers ont battu un agent de police qui s'est évanoui, et ont ensuite coupé un morceau de chair de son postérieur. Les émeutiers ont mis le feu à plus de 300 endroits, parmi lesquels des maisons résidentielles et 214 magasins et détruit et brûlé 56 véhicules.
Selon Xinhua (agence de presse contrôlée par le gouvernement chinois), 183 émeutiers se sont rendus à la police et de nombreux témoins racontent ce qui s'est passé : un homme a été enflammé pour être réduit à des morceaux d'os et de chair. Un travailleur migrant a eu le foie poignardé par des bandits. Une femme a été brutalement battue par des attaquants qui lui ont coupé l'oreille. Un docteur a été agressé par des émeutiers brandissant des couteaux alors qu'il essayait de sauver un petit garçon de 6 ans qui avait été piétiné et qui suffoquait.

(Selon les Tibétains: )
Un moine du monastère de Chokri a été abattu par l'armée chinoise et un autre grièvement blessé par un tir dans les reins lors d’une manifestation où se sont joint 200 nonnes.
Selon des sources d’information affiliées à l'Administration des Tibétains en exil et au TCHRD (Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie, la Police armée du peuple aurait coupé l’eau, l’électricité, l’approvisionnement en nourriture et l’accès aux soins dans plusieurs monastères, actifs au cours des manifestations. De ce fait, un moine était déjà mort de famine. Par ailleurs un temple aurait été la cible de gaz lacrymogène.
Le TCHRD déclare également qu’un moine, relâché après plusieurs jours de détention, montrerait des signes d’atteinte neurologique, des marques de contusions sur le corps, dus à des tortures pratiquées par la police en prison.


Les journalistes étrangers semblent faire un peu plus la part des choses…

Selon James Miles, journaliste américain, les chinois n’ont pas tiré à la mitraillette lors des manifestations tandis que les tibétains ont lancé des pierres sur un garçon âgé d’environ une dizaine d’année.

Selon Bruno Philip, les manifestations n’ont pas fait de victime à Xiahe. Selon un moine, quelques semaines plus tard, la police aurait fait une descente au monastère de Labrang, saisi des photos du dalaï-lama, des téléphones portables utilisés pour photographier la manifestation et aurait arrêté 200 moines. Aucun mauvais traitement n'a été signalé.
Les chinois ont censuré internet, les journaux, ont brouillé les radios et ont interdit l’accès aux médias dans la région. Ils font état de peu de morts et qu’ils sont principalement chinois. Les tibétains, eux, dénoncent la prise de pouvoir chinoise afin de contrôler la riche province tibétaine. Selon eux, les morts sont tous des moines bouddhistes, tués par balles lors de manifestations pacifiques.

Georg Blume, journaliste allemand, a interrogé des tibétains, très hostiles aux Chinois mais qui ont avoué que la police n’a pas tiré un seul coup de feu face aux pierres des manifestants. Selon lui, la plupart des morts sont des Chinois qui ont péri lors des incendies de leurs magasins. Il déclare tout de même dans un magazine que : « Le gouvernement tibétain en exil en Inde parle de beaucoup plus de victimes parmi les manifestants, une centaine de morts, en raison de la brutalité des forces de sécurité en Chine. Cela semble plausible, en raison du déploiement de milliers de policiers lourdement armés ». Et il conclue : "Une chose est sûre : concernant les protestations
des Tibétains, on ne peut pas parler d'une répression sanglante.

III- La suite des évènements
Les 6 millions de tibétains sont aujourd’hui soumis à la brutale répression imposée par Pékin. Rien qu’a Lhassa, 45000 soldats sont présents afin de faire régner l’ordre. Depuis peu, les patrouilles se multiplient et des snipers ont même pris position autour du Temple principal. Le Tibet est la plus grande prison actuelle au monde , (trois moines seraient encore en prison en décembre 2008 dont l'un aurait envoyé une vidéo aux Etats-Unis). Le Dalaï-Lama a fait le tour du monde pour dénoncer le régime Chinois et demander : « qu'il puisse y avoir des missions de santé internationales pour venir au secours des blessés. (Il est passé en France du 11 au 23 août et a enseigné la paix au zénith de Nantes). Le 4 et 5 novembre, les envoyés du Dalaï-lama ont rencontré les responsables politiques Chinois (pour la seconde fois de l’année).
Malgré ces 8 mois de répression intense, et près de 60 ans d'occupation depuis 1950, les Tibétains au Tibet n'abdiquent pas. Mais leur désespoir va croissant. Avec l'exemple de Lhundrup Zhuwa, jeune Tibétain de 17 ans, qui s'est suicidé du haut de son école « pour prouver à la communauté internationale que les Tibétains sont réellement privés de libertés et des droits humains fondamentaux, en espérant que les Tibétains se battront sans relâche pour leur liberté", dit-il dans sa lettre.
Dans le monde, des manifestations ont eu lieu à New York et dans plusieurs capitales européennes afin de dénoncer la répression de Pékin au Tibet. D'autres manifestations s'organisent pour dénoncer les mensonges du Dalai Lama et les faux reportages des médias occidentaux.
Le président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge s’est dit "très inquiet" de la répression chinoise au Tibet et dans les provinces voisines, estimant que cette répression était une très mauvaise publicité pour les JO de Pékin du mois d’août.
De nombreux pays ont même menacé de boycotter ces jeux.
Le dimanche 4 mai, les deux parties se sont à nouveau retrouvées à Shenzhen dans la province de Canton, cette rencontre n’a débouché sur aucune décision concrète, sinon celle de poursuivre les discussions ultérieurement.
Du 17 au 22 nov. 2008, trois cents représentants des exilés tibétains dans le monde ont fait le point et débattu à Dharamsala des stratégies nouvelles à adopter face à la Chine.
Du 29 nov. au 1 déc. 2008, à Delhi, une conférence internationale a réuni les principales associations de soutien à la cause tibétaine dans le monde . Elle s’est conclue par un puissant appel à l'action, condamnant l'attitude intransigeante de la République Populaire de Chine (RPC) sur la question du Tibet, et exprimant toute sa solidarité avec le Peuple tibétain. Les Délégués ont estimé qu'un effort particulier doit être fait pour développer de nouvelles stratégies, ciblées pour sensibiliser la population chinoise, pour lutter contre ses sentiments anti-tibétains et pour les avertir que les informations diffusées par Pékin sur la situation au Tibet pouvaient être truquées.

Conclusion :
Officiellement et à l'appui d'une propagande éhontée, la Chine se dit être intervenue pour libérer le Tibet, aider les Tibétains et leur apporter une ouverture sur le monde extérieur. Malgré 50 ans d'occupation chinoise, la culture tibétaine construite autour du bouddhisme perdure, les traditions profondément ancrées dans l'esprit et le cœur des Tibétains résistent et nous émeuvent.La prise de conscience internationale permet aujourd'hui d'engager quotidiennement des actions importantes pour la cause tibétaine et la Chine n'y est pas indifférente. Mais jusqu'où cette dernière ira-t-elle en matière de propagande et d'ignominie ?

Sources :

http://www.betapolitique.fr/Le-Comite-olympique-le-fric-et-le-03599.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Troubles_au_Tibet_en_mars_2008
http://briancon05urgencetibet.over-blog.com/article-26482427.html
http://pagesperso-orange.fr/pontault-combault-tibet/aujourdhui.htm

par ARthur et François G (sec 1)

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