mercredi 25 février 2009

les émeutes en Grèce par Charles et Corentin L (sec 1)




La Grèce traverse son moment le plus délicat depuis le retour à la démocratie en 1974. Les violences urbaines qui se prolongent à Athènes et dans plusieurs autres villes sont en passe de plonger le pays dans une grave crise politique.



Les émeutes sont nées d'une bavure tragique qui a entraîné la mort d'un jeune de quinze ans sous les balles d'un policier. L'émotion initiale est tout-à-fait compréhensible. Mais l'ampleur des troubles, leur durée et l'étendue des destructions ont de quoi surprendre.
Voici qu'en cette période où la récession menace, un gouvernement européen, déjà fragilisé, est en butte à un soulèvement d'une partie de la jeunesse qui ne trouve d'autre moyen que la violence pour exprimer sa colère.



Avant d'en tirer des conclusions définitives, il convient de revenir aux faits.
Constatons d'abord que les émeutiers ne sont que quelques milliers, sans doute organisés et échauffés par un noyau dur de militants anarchistes et extrémistes. La Grèce, dont le mouvement étudiant s'enorgueillit d'avoir fait tomber la dictature des Colonels, a cette particularité en Europe d'abriter des mouvements radicaux particulièrement actifs et de connaître un terrorisme d'extrême gauche qui n'a jamais désarmé.



La fureur des jeunes a de multiples raisons, mais elle n'explique pas tout.



La tournure des événements est largement due à l'incompétence de la police, impréparée à ce genre de débordements; et, depuis samedi, tétanisée à l'idée que le recours à la force contre les manifestants pourrait causer une nouvelle victime. Ce serait alors une catastrophe ouvrant la voie aux pires désordres. Résultat : la police laisse faire et regarde les émeutiers mettre à sac la capitale et les autres grandes villes, s'en prendre aux banques, aux magasins de luxe et autres symboles de l'argent ou des institutions.



Tout cela est possible parce que la Grèce n'a pas su s'adapter aux exigences d'un pays moderne et se doter d'un Etat efficace. Minés par les scandales, la corruption et le clientélisme, les gouvernements de gauche ou de droite ont davantage profité du pouvoir qu'il ne l'ont exercé. L'incapacité à réagir aux incendies de forêts de l'été 2007, malgré les promesses faites, a déjà montré les limites du gouvernement conservateur du Premier ministre actuel Kostas Karamanlis. A nouveau, le pouvoir est en train de faire la démonstration qu'il ne maîtrise rien.
L'insatisfaction qu'éprouvent les jeunes en Grèce reste entière. Ils connaissent le taux de chômage le plus élevé en Europe pour leur classe d'âge. Le système d'enseignement supérieur est notoirement mauvais et l'accès au marché du travail très difficile, même pour les diplômés. Avec la dégradation de la conjoncture mondiale, le malaise ne peut que s'aggraver.
Il y a là des symptômes que l'on retrouve ailleurs en Europe, mais, on l'a vu, la crise que traverse la Grèce est politique et a des caractéristiques propres. Ce n'est ni un nouveau Mai 68, ni un remake des émeutes des banlieues, comme nous les avons connues en 2005.
texte tiré du site «http://blog.lefigaro.fr/geopolitique/2008/12/la-crise-en-grece-est-politiqu.html»
Petit rappel : les régimes en place en 1929 n’ont pas su résister à la crise. L’Amérique a eu le New-deal, la France, le Front populaire, l’Italie le fascisme et l’Allemagne, le nazisme. Si l’histoire ne se répète pas, elle bégaye et la crise est loin d’avoir dévoilé toutes ses conséquences. La Grèce en est l’une des manifestations les plus marquantes. De même que la colère est un moteur de l’action politique, le conflit politique ou social, l’émeute sont aussi une des manières de participer à la vie de la cité. Les autorités grecques redoutent de voir le mécontentement social grandir, elles ne sont pas seules, c’est toute l’Europe qui pourrait s’inscrire dans un contexte politique et social instable face à des populations qui refuseraient de payer le prix de la crise.
Texte tiré du site « http://www.marianne2.fr/Emeutes-en-Grece-et-si-c-etait-contagieux-_a94231.html?voir_commentaire=oui&order=2 »



Foule de manifestants durant les émeutes qui ont secoué la Grèce fin 2008.



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Carte montrant les principaux affrontement entre jeunes et policiers.




par Charles et Corentin L (sec 1)

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