mardi 26 mai 2009

le procès des Khmers rouges au Cambodge par Alexandre S et Clément (sec 1)



Le procès contre Douch, le responsable du centre de torture S-21 où périrent 14 000 personnes entre 1975 et 1979. Converti au christianisme, cet ancien responsable Khmer rouge est accusé de crimes contre l'humanité.

Le procès du Khmer rouge qui dirigea le centre de tortures S-21, Douch, s'est ouvert ce lundi dans les faubourgs de Phnom Penh. Il est accusé de crimes contre l'humanité commis dans ce centre où périrent 14 000 "ennemis" du régime khmer durant la période 1975-1979.


Il s'agit du premier procès impliquant un ancien cadre du régime maoïste de Pol Pot depuis sa chute voici 30 ans, à la suite de l'invasion vietnamienne du Cambodge.

1,7 million de Cambodgiens exécutés

Le procès de Douch, qui avait officiellement commencé à la mi-février par les audiences inaugurales, devait ainsi entrer dans le vif du sujet après des années de report et de procédures, devant un tribunal conjoint du Cambodge et des Nations unies.

"Je n'aurais jamais pensé que ce jour-là viendrait", a déclaré Svay Simon, qui a 64 ans et, en tant qu'ancienne victime des Khmers rouges, a, comme des centaines d'autres, tenu à assister au procès dans le tribunal, spécialement construit pour juger Douch, dans les environs de la capitale.

Ce procès, même s'il débute longtemps après la fin du génocide, marque un tournant pour le Cambodge, où pratiquement chaque famille a perdu quelqu'un sous les Khmers rouges.

Au total, on estime à 1,7 million le nombre de Cambodgiens exécutés, décédés sous la torture ou morts de faim, de maladie ou d'épuisement sous le gouvernement khmer rouge.

"Les Cambodgiens vont enfin voir l'un des dirigeants les plus connus du régime khmer rouge traduit devant la justice. Mais nombre d'autres devraient être jugés, afin que la justice passe pour les millions de victimes de ces crimes horribles", estime Brittis Edman, chercheur cambodgien auprès d'Amnesty International.

Aujourd'hui âgé de 66 ans, Douch, ancien instituteur dont la véritable identité est Kaing Guek Eav, est accusé de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre, de torture et d'homicide.

Au total, cinq anciens responsables du régime khmer rouge, aujourd'hui âgés, doivent passer en procès devant ce tribunal. Douch devrait être un témoin clé dans les procès à venir de Nuon Chea, dit "Frère numéro deux", de l'ancien président khmer rouge Khieu Samphan, de l'ancien ministre des Affaires étrangères Ieng Sary et de l'épouse de ce dernier.

Ces quatre derniers nient avoir eu connaissance des atrocités commises par les Khmers rouges, dont la révolution agraire avait chassé les habitants des villes pour les reléguer dans les campagnes.

La peine capitale ayant été abolie au Cambodge, les cinq anciens dirigeants risquent au maximum la réclusion à perpétuité s'ils sont reconnus coupables par les cinq juges cambodgiens et internationaux qui siègent au sein des "Chambres extraordinaires des tribunaux du Cambodge" (CETC).

Le verdict est attendu normalement pour septembre.

D'aucuns estiment que l'intégrité de ce tribunal est d'ores et déjà mise à mal par les accusations de corruption et d'ingérence politique qui le visent.

Douch, aujourd'hui converti au christianisme - l'Eglise évangélique, dont il est devenu un "born again"qui signifie né de nouveau , a exprimé des remords en février et demandé pardon aux victimes. Il a reconnu avoir commis de multiples crimes lorsqu'il dirigeait le centre d'interrogatoire S21.

La plupart des victimes, parmi lesquelles des femmes et des enfants, ont été torturées et contraintes d'avouer toute une série de méfaits, en particulier d'être des espions de la CIA, avant d'être battues à mort dans un champ à la périphérie de la capitale cambodgienne.

"Les mains de Douch sont maculées de sang. Il est temps pour lui de payer pour ce qu'il a fait", a dit Norg Chan Phal, rescapé du S21 quand il était enfant, aujourd'hui âgé de 39 ans.

Internée elle aussi, sa mère a été tuée quelques mois avant l'intervention des troupes vietnamiennes qui ont renversé le régime en 1979.

En 1998, le décès de Pol Pot, dans le dernier bastion khmer rouge d'Along Veng, près de la frontière thaïlandaise, a marqué le début d'une décennie d'apaisement et de stabilité pour le Cambodge.

Kaig Guek Eav, alias 'Douch', qui est le premier Khmer rouge à être jugé devant un tribunal spécial, assume ses responsabilités et a demandé pardon aux victimes, selon son avocat français François Roux

sources : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/au-cambodge-le-proces-du-khmer-rouge-douch-commence-vraiment_750227.html

http://www3.ac-clermont.fr/projet-cambodge43/IMG/jpg/carte_cambodge-2.jpg

http://www.cartemonde.net/carte-geographique/carte-asie.jpg

le procès Khmer rouge s'est déroulé dans la capitale du Cambodge

PHNOM PENH

par Alexandre S et Clément (sec 1)

Aucun commentaire: